L’édition 2022 de l’étude annuelle Interfimo sur les prix de cession des pharmaciens en 2021 laisse toutefois apparaître un écart qui se creuse entre petites et grandes officines.
L’année 2021 restera comme « une année historique pour l’officine », rappelle-t-on du côté d’Interfimo pour contextualiser les résultats de l’étude. Une année où, malgré la crise sanitaire, « les pharmaciens ont continué à investir, car ils ont continué à croire en leur avenir professionnel, ce qui a crée une vraie dynamique sur le marché officinal », a expliqué lors de la conférence de présentation, jeudi soir à Paris, le Directeur général d’Interfimo, Olivier Mercier.
L’année 2021 a vu, en effet, une croissance exceptionnelle du chiffre d’affaires moyen des officines (+6,5%), la plus forte hausse enregistrée sur le marché… depuis plus de vingt ans ! Une performance attribuée notamment aux tests antigéniques, aux vaccins et à la croissance des produits chers à faible marge. Au cours de l’année 2021, aussi, le nombre de transactions d’officines (ventes et associations) a atteint un niveau record : 1 600 opérations contre 1 503 en 2020.
C’est ce qui ressort de la présentation en avant-première de l’étude lors d’une conférence le 14 avril dans les salons du Parc des Princes, à Paris. Où il a été rappelé que 2021 a été un exercice « éprouvant en termes de quantité de travail, d’organisation, de recrutement et de formation du personnel aux nouvelles missions ». Les auteurs de l’étude de rapporter en outre que « toutes les officines ne sont pas armées de la même façon pour offrir ces nouveaux services », avec des petites officines qui ont entre autres contraintes « été rapidement confrontées à des locaux trop exigus pour mettre en place des espaces de confidentialité », Covid oblige.
Résultat : « La fracture entre petites et grandes officines s’est renforcée en termes de croissance du chiffre d’affaires, de rentabilité et de valorisation », analyse-t-on chez Interfimo, avec « des écarts importants en termes de performance selon l’implication des officines dans ces nouvelles activités ». « En notre qualité de principal fournisseur de l’officine, nous avons observé en 2021 une diminution incontestable des tensions de trésorerie chez les pharmaciens qui ont eu la possibilité de réaliser les missions propres à la crise de la Covid-19 », confirme Hubert OLIVIER le président d’OCP, partenaire de la présentation de l’étude depuis une dizaine d’années.
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Le leader de la répartition pharmaceutique est aussi à l’origine des Carrefours de l’installation et des formations « Demain je m’installe », pour accompagner les futurs pharmaciens dans leur projet. La solution Initio, fruit d’un partenariat entre OCP et Interfimo, permet aussi de soutenir l’installation des pharmaciens dans toutes les typologies d’officines. Il s’agit du premier booster sur le secteur, lancé en 2017.
Entre tailles d’officines, des écarts de prix de cession qui se creusent
Ce sont tous ces éléments de contexte qui expliquent, sans doute, les conclusions de l’étude sur la partie prix de cession. En 2021 comme en 2020, le prix moyen de cession en multiple de l’excédent brut d’exploitation (EBE) se monte à 6,3. « En retirant les petites officines du panel, le prix de vente en multiple d’EBE passe de 6,5 en 2020 à 6,7 en 2021 », précise-t-on chez Interfimo.
A voir les conclusions de l’étude dans le détail la stabilité observée au global masque des disparités dans les prix de vente en fonction du chiffre d’affaires des officines. Interfimo constate en effet une baisse des prix de cession des petites pharmacies (moins de 1,2 million d’euros de chiffre d’affaires -CA-) et une hausse des prix de vente des officines de plus de deux millions d’euros de CA. Un écart qui se creuse depuis 2018, soulignent les auteurs de l’étude, pour qui « plus l’officine est importante et plus sa valorisation sera élevée ».
La stabilité de la moyenne résulte en réalité de l’augmentation des transactions des petites officines (24% du volume total en 2021 contre 20% en 2020).
« Les petites pharmacies s’écartent de plus en plus du marché, avec des prix de vente en baisse, sur un marché pourtant haussier, les dispersions s’amplifient, confirmant nettement le caractère déterminant de la taille de l’officine et de son emplacement. La moyenne perd de son intérêt lorsque les écarts types se creusent », détaille encore Interfimo.
>>> L’intégralité de l’étude est disponible ici
A retenir aussi :
Un effet « TVA à 0 » sur les tests et vaccins
Un effet EPI
Un effet médicament chers
Un EBE en hausse à 13,2 vs 12,4% en 2020
Une pénurie de personnel et des difficultés de recrutement
Une hausse des frais généraux plus lente que la hausse d’activité
Un nombre de défaillance au plus bas (taux de défaillance de 2 pour 1000)
Une baisse des défaillances de 12% vs 2020 et de 45% vs 2019
Les Pays-de-la-Loire, région la plus dynamique
1 764 départs en retraite en 2021 vs 1 600 en 2020
Le Top des prix de cession par région
- Grand-Est (7,2 fois l’EBE)
- Occitanie (6,9)
- Ile-de-France (6,7)
…
Corse (5,9)
Bourgogne-Franche-Comté (5,7)
Centre-Val de Loire (5,4)
Le profil des acquéreurs en première installation :
60% de femmes, âge moyen 36 ans
40% d’hommes, âge moyen 34 ans