Covidliste « fait gagner du temps aux lieux de vaccination »

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Martin Daniel, l’un des trois cofondateurs de Covidliste, explique à OCP.fr comment ce site lancé fin mars va en plus réduire le gaspillage des doses en rapprochant vaccinateurs et candidats à la vaccination.

Le 30 mars dernier, vers 23h, Martin Daniel, va se coucher après avoir twitté un lien vers un site qu’il vient de créer. Celui-ci permet aux volontaires à la vaccination contre le coronavirus de s’inscrire et d’être notifiés si une dose est vacante près de chez eux.

Le lendemain, surprise pour le jeune homme, data scientist passé par la Silicon Valley : 800 000 personnes ont vu le message et 1 000 personnes se sont déjà inscrites sur Covidliste, mis au point avec ses amis Mathieu Ripert -ingénieur- et Antoine Roux -pneumologue-. Le premier accompagnait ses projets depuis un moment, le second partageait sa curiosité pour l’apport des nouvelles technologies dans le domaine de la santé.

Objectif de cette plateforme -totalement gratuite- qui compte désormais 1,3 million de candidats à la vaccination inscrits : « Faire gagner du temps aux centres de vaccination -vaccinodromes, pharmacies, cabinets médicaux…- dans l’administration de leur liste d’attente », explique Martin Daniel.

Selon lui, Covidliste permet l’économie « d’une demi-heure à une heure » chaque jour aux plus de 2 000 lieux de vaccinations qui y sont recensés. Gain de temps mais aussi optimisation de flacons qui peinent à se vider avant péremption (annulations de rendez-vous, volonté d’avoir un vaccin plutôt qu’un autre…). Ce qui a permis récemment à un pharmacien de Mulhouse (Haut-Rhin) de « sauver ses doses », rapporte France Bleu.

Ciblage par âge, par zone géographique…

Pour le pharmacien, par exemple, qui souhaite s’inscrire, le principe est simple : « Vous avez accès à un système de paramétrage de campagne de recrutement de volontaires, détaille Martin Daniel. Vous indiquez le nombre de doses que vous souhaitez écouler, le type de vaccin, l’âge et la localisation des volontaires et les plages horaires auxquelles vous souhaitez qu’ils viennent. »

Un écart de quatre heures est conseillé afin de laisser le temps au planning de se remplir. L’idée étant de « destocker » les doses, les volontaires sont notifiés (mail ou SMS,) d’une disponibilité pour une vaccination uniquement dans la journée, près de chez eux. Premiers à répondre, premiers servis.

Le ciblage géographique, au passage, est d’ailleurs l’un des arguments forts de Covidliste pour rapprocher le plus efficacement possible vaccinateurs et candidats à l’injection. Il va permettre aux pharmaciens, peut-être, de toucher une nouvelle clientèle de proximité. D’autant que le site « regroupe des inscrits sur toute la France », rapporte Martin Daniel.

Côté profil, il n’y a pas que des jeunes qui se ruent sur Covidliste. Loin de là. Ses cofondateurs insistent sur le fait « qu’il reste plein de gens qui ne savent pas qu’ils sont éligibles à la vaccination et que l’on repêche », en plus des moins de 50 ans qui souhaitent devancer l’appel de l’aiguille,  toujours fixé au 15 juin au moment de l’interview (NDLR : avancé depuis au 31 mai par le gouvernement).

Un engouement qui trouve racine, avance Martin Daniel, dans la lassitude d’une population contrainte depuis de longs mois. « On a beaucoup parlé de réticence à la vaccination, mais la réalité est que les gens en ont marre du Covid, ils veulent en finir. »

« Un projet éphémère »

Sans vraiment le vouloir, les trois cofondateurs du site ont créée « une PME robuste et qui fonctionne bien en moins de six semaines », confient-ils. Tout en gardant en tête l’esprit d’origine : « Covidliste est un projet éphémère, qui disparaîtra avec le Covid ». L’enjeu est de savoir quand. Les quelque 200 bénévoles qui gèrent le service -dont soixante dédiés au contact avec les centres de vaccination- attendent aussi la fin de la crise avec impatience.

« Difficile de dire de quoi l’avenir sera fait, vu le rythme auquel le calendrier vaccinal évolue. Covidliste disparaîtra le jour où les vaccinateurs ne s’en serviront plus », prédit en tous cas Martin Daniel. Le plus tôt serait le mieux.

Crédit photo OCP/Franck Dunouau

Pas de recueil des données de santé

C’est l’un des points sur lesquels Martin Daniel a tenu à mettre l’accent : « Nous ne recueillons aucune donnée de santé, simplement une adresse mail, un numéro de portable et une date de naissance. L’adresse postale n’est pas stockée et on ne demande le nom et le prénom à la confirmation du rendez-vous, pas dès l’inscription. »

Les volontaires peuvent également supprimer leurs données elles qui, de toute façon, sont anonymisées et supprimées dans un délai de trois jours après la mise en relation avec un vaccinateur. « L’Agence du numérique en santé nous a audité sur la sécurité et a validé la qualité de la plateforme », rapporte Martin Daniel.

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