Florence, chauffeur-livreur : « Je n’échangerai pour rien au monde »

Voilà près de quarante ans que Florence Buscail sillonne les routes entre Toulouse et Carcassonne pour livrer chaque jour une douzaine de pharmaciens clients d’OCP. Rencontre avec celle qui a été la première sur le secteur à exercer un « métier d’hommes ».

Avouons-le, nous avons légèrement arrondi : cela ne fait que 38 ans que Florence, chauffeur-livreur à OCP Toulouse, ne quitte plus le volant de sa camionnette blanche et verte. Les années défilent mais cette sportive -amatrice de randonnée- prend toujours autant de plaisir à livrer médicaments et dispositifs médicaux aux douze pharmacies qui jalonnent son parcours à travers la campagne de l’Aude. Même à 59 printemps. Même avec une tournée qui lui fait parcourir près de 400 kilomètres chaque jour.

« Nous avons des horaires à respecter, évidemment, mais être chauffeur c’est avoir une certaine liberté que l’on n’a pas forcément dans d’autres métiers au sein de l’entreprise, explique Florence. C’est ce que j’apprécie par-dessus tout dans mon travail, en plus d’adorer conduire, et je n’échangerai pour rien au monde ! »

Les routes de Florence Buscail et d’OCP se sont unies un peu par hasard (ou grâce au destin, au choix). Retour en 1984, à Carcassonne : « J’avais vingt ans et je cherchais du travail. On m’a informée qu’un grossiste-répartiteur allait s’installer dans le coin. J’ai pris ma voiture et fait le tour de la zone industrielle en question, jusqu’à taper à la porte et demander s’il y avait besoin de quelqu’un. On m’a répondu qu’ils cherchaient un chauffeur-livreur. J’ai dit ‘vous l’avez devant vous ! » Marché conclu quelques jours plus tard par un CDI.

OCP est ainsi resté implanté dix ans près des remparts de la cité médiévale avant de tirer le rideau. Florence a alors le choix d’aller à Montpellier ou Toulouse. Elle n’hésite pas une seconde et prend la seconde option, ayant toujours sa maison à Carcassonne, d’où elle est originaire.  

livreur

De Castelnaudary à Montréal

Depuis, chaque jour, le même parcours : Florence part de chez elle vers 10h30, pour une heure de route vers l’établissement d’OCP à Toulouse. Elle doit être sur le quai de livraison à 12h30 pour rassembler les caisses correspondant aux commandes effectuées par les pharmaciens de sa tournée. Une fois le véhicule chargé, c’est le départ, peu après 13h. Direction la haute vallée de l’Aude, où elle dessert uniquement des officines en zone rurale -une collègue s’occupe de Carcassonne-. Au programme Castelnaudary, Montolieu, Villasavary… jusqu’à Montréal et ses 2 000 habitants.

Cet itinéraire un brin bucolique est loin de lui déplaire, elle qui a « fait de la ville » en desservant les pharmacies de Carcassonne et sa périphérie pendant trente ans. « C’est complètement différent : en ville, il faut toujours être en mouvement, c’est plus speed, avec des gens plus agressifs et on a désormais de plus en plus de mal à se garer », égrène-t-elle d’un bel accent. A l’inverse, « en zone rurale, il y a toujours de la place ». Sauf que les temps changent. Et partout. « On sent que la mentalité n’est pas la même entre anciens et pharmaciens plus jeunes, soupire Florence. Aujourd’hui, ils ont moins le temps, les relations sont parfois un peu moins chaleureuses qu’autrefois. »

Un peu moins chaleureuses parfois peut-être mais toujours amicales. C’est d’ailleurs le second aspect de son métier que Florence Buscail adore, au-delà du plaisir de conduire : le contact avec le client. « Ça s’est toujours bien passé, certains sont presque devenus des amis avec qui on parle du travail mais aussi du reste », confie-t-elle.

« L’image de marque de l’entreprise »

Florence en convient : « Le métier devient difficile. » Parce que l’âge avance, certes, mais aussi parce que le quotidien du chauffeur-livreur n’est pas fait que de conduite. Il y a aussi ces caisses vertes à soulever, qui peuvent être plus lourdes certains jours. « Il y a toujours des collègues ou un client gentil qui viennent m’aider », apprécie Florence. Laquelle se souvient que « au début, les chauffeurs femmes n’existaient pas ! Quand j’arrivais, les pharmaciens s’étonnaient de voir une femme » sortir de la camionnette. « OCP a innové sur ce point, dans notre secteur en tous cas », insiste-t-elle.

Si elle devait conseiller un(e) débutant(e) ? « Toujours être agréable avec le client, car nous sommes en première ligne, nous sommes l’image de marque de l’entreprise ! » Si elle devait vous dire ce qu’elle fera à la retraite ? « Je me laisserai porter, j’irai marcher un peu plus souvent et donnerai du temps à des associations… »

A priori, elle raccrochera le volant dans trois ans. Impatiente ? « Ça dépend des jours, hésite Florence. Quand il pleut et qu’il fait froid, je me dis que je serai quand même mieux à la maison… »

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