Dans ce département où les variants brésilien et sud-africain sont surreprésentés parmi les nouvelles contaminations, les autorités sanitaires misent sur une diffusion en ville (médecins et pharmaciens) du vaccin Moderna, jugé efficace contre ces variants. La répartition pharmaceutique et OCP sont au cœur de ce dispositif exceptionnel.
C’est une particularité qui inquiète les pouvoirs publics depuis plusieurs semaines : la propagation des variants brésilien et sud-africain du coronavirus bien plus importante dans l’Est de la France que dans le reste du territoire. Le département de la Moselle est concerné en premier lieu, ainsi que quelques communes limitrophes. Il y a quelques jours, l’Ordre des médecins départemental rapportait que ces variants étaient en cause dans 35% des cas de nouvelles infections.
219 pharmacies à alimenter
D’où le choix de l’Etat d’élargir le recours au vaccin Moderna. Celui-ci est censé être plus efficace face aux variants de la Covid-19 que l’AstraZeneca. « Le Moderna a l’avantage d’être stable pendant trente jours entre deux et huit degrés », précise Olivier Collot, Directeur de l’établissement OCP de Metz-Nancy-Lorraine.
Le gouvernement compte s’appuyer sur la répartition pharmaceutique pour assurer une distribution rapide de 6 000 doses de Moderna. L’établissement OCP d’Atton a été désigné pour centraliser les stocks de Moderna pour la Moselle afin de les distribuer aux établissements grossistes répartiteurs de la région en vue de leur livraison aux pharmacies d’officine.
OCP a anticipé l’urgence en s’équipant de congélateurs sur l’ensemble de ses sites, couvrant l’intégralité du territoire métropolitain. Tous sont qualifiés (certifiés conformes par les autorités compétentes) et prêts à accueillir un vaccin dont les conditions de stockage avaient été assouplies par les autorités il y a quelques semaines.
Traçabilité horaire
Les répartiteurs pharmaceutiques ont désormais l’expérience de la gestion des vaccins AstraZeneca, délicats à manipuler. Pour Moderna, « il faudra aussi déconditionner les produits lors de la préparation et y joindre une fiche de suivi afin d’assurer la traçabilité du temps de décongélation ainsi que du temps de transport de chaque flacon », explique Olivier Collot. Une traçabilité horaire car Moderna « supporte certes trente jours entre deux et huit degrés, mais seulement douze heures de transport cumulées », ajoute le Directeur de OCP Metz-Nancy-Lorraine.
Les équipes ont été formées à la gestion de produits aussi sensibles. « La sensibilisation qui a été faite pour AstraZeneca a permis de donner une vraie culture aux équipes sur la distribution des vaccins », rapporte Olivier Collot, pour qui la chaîne logistique « est prête techniquement et impatiente de contribuer à ce nouveau lancement ».
Il y a quelques jours, Olivier Collot, Directeur de l’établissement OCP de Metz-Nancy-Lorraine, rapportait que, comme à chaque opération exceptionnelle depuis le début de la crise de la Covid-19, « on ne connaîtra les détails que 48h avant » le début de l’expérimentation.
Les évènements lui ont donné raison. N’y voyez toutefois aucune forme de lassitude. Les équipes sont une nouvelle fois « mobilisées comme depuis un an contre le virus, tout le monde est d’autant plus motivé qu’OCP est moteur sur ce projet qui, à coup sûr ou presque, sera généralisé à l’ensemble du pays », se félicite le Directeur de MNL.
Après les dispositifs de protection individuels (masques et gels) puis les vaccins contre la grippe et la Covid-19, une mission supplémentaire de présente sans doute pour quelques mois. « Il y a un effet de tension psychologique à être obligé de s’adapter à un certain nombre d’imprévus, concède Olivier Collot, mais les équipes sont impliquées… Nous avons toujours été au niveau dès lors que l’Etat nous a mobilisés. On sait que les pouvoirs publics sont rassurés de pouvoir compter sur une courroie de transmission aussi solide que celle que constitue le duo répartiteur et pharmacien. »
