Mi-juin, une douzaine de professionnels du milieu hospitalier ont visité la Plateforme de centralisation des stocks (PCS) d’OCP, près d’Orléans, dans le cadre d’une formation aux enjeux de la logistique hospitalière.
Le déplacement s’est effectué dans le cadre de la formation ADéLH (aide à la décision en logistique hospitalière), organisée par l’école des Mines de Saint-Etienne et le Resah, un groupement d’intérêt public qui encourage la mutualisation et la professionnalisation des achats du secteur de la santé, public et privé non lucratif.
Pour Bernard Dieu, pharmacien consultant à l’origine de la visite, le contexte né en 2016 de la réforme des groupements hospitaliers territoriaux (les GHT, qui doivent inciter les établissements de santé à mutualiser un certain nombre de fonctions, dont les achats) contraint les hôpitaux à, au moins, se montrer curieux d’autres schémas que l’approvisionnement actuel, en direct, par les seuls laboratoires.
Installée à Baule, à quelques kilomètres d’Orléans (Loiret), au bord de l’autoroute A10, la plateforme PCS offre de nombreux atouts. Elle délivre chaque année plus de 402 millions de boîtes de médicaments à destination en grande majorité des officines. « C’est un modèle encore complètement méconnu mais très intéressant en matière de bénéfices sur la gestion des stocks, des flux, sur la maîtrise de l’approvisionnement et l’on peut y ajouter quelque chose de très important, la dimension RSE, où des efforts sont demandés en termes de bilan carbone », détaille Bernard Dieu. PCS réduit en effet l’impact de la chaîne logistique du médicament de l’ordre de 6%, grâce à une optimisation du transport : des camions mieux chargés, donc moins de camions. « On pensait qu’en centralisant tout, on ferait plus de kilomètres, mais c’est le contraire qui se passe », observe Bernard Dieu.
Adapter la chaîne logistique pour répondre aux besoins du patient
L’objectif de la visite était « de montrer que l’organisation mise en place à PCS est opérationnelle, qu’elle continue à monter en charge et que, même si l’échelle des flux est démultipliée s’agissant des officines, le modèle peut être regardé avec beaucoup d’intérêt par les hôpitaux », rapporte le pharmacien consultant.
Bernard Dieu rappelle que les dépenses en pharmacie, tous produits confondus, représentent plus de 20% des dépenses dans un CHU, deuxième poste après les ressources humaines (65%). Un part « qui n’a fait que croître ces dernières années », selon lui, due en grande partie à la personnalisation grandissante de la thérapeutique en milieu hospitalier. Laquelle va obliger les établissements à adapter leurs flux logistiques : « On a besoin de fiabiliser la chaîne logistique pour que le patient soit pris en charge efficacement et n’attende pas pour un produit », quitte à s’inspirer d’une industrie automobile qui « pour personnaliser de plus en plus les véhicules a dû adapter sa logistique ».
Le modèle s’avère très efficace avec les officines, pourquoi pas avec l’hôpital ? « La logique est la même, quand un produit est lancé, on veut l’avoir rapidement », abonde Bernard Dieu. D’autant, ajoute-t-il, que « la pharmacie hospitalière se dépanne régulièrement chez les grossistes-répartiteurs. D’où une réflexion sur la question de savoir si le répartiteur ne pourrait pas devenir le fournisseur de l’hôpital ».
« Tout a été étudié dans les moindres détails »
Maryse Camus-Piszez a fait partie de la douzaine de visiteur de PCS, le 16 juin dernier. Pharmacien, chef de service de la Pharmacie à usage intérieur du Groupe hospitalier sud d’Ile-de-France, la Plateforme de centralisation des stocks lui a paru « impressionnante par ses dimensions et incroyablement fonctionnelle, très bien équipée et organisée ». « Tout a été étudié dans les moindres détails, les matériaux employés, les équipements, l’ergonomie des postes de travail, la sécurisation des flux et la traçabilité de toutes les actions…», ajoute-t-elle.
Les visiteurs du jour, qui ont ainsi pu voir de leurs propres yeux l’illustration de ce qu’ils ont appris sur la gestion des flux lors de leur formation. « C’est très enrichissant de voir ce type de configuration que l’on ne connait pas du tout et c’est très important car nos métiers sont un peu cloisonnés », explique Maryse Camus-Piszez. Qui, elle aussi, décrit « une curiosité » certaine pour l’optimisation des flux mise en place à PCS… et pour ce qu’elle apporterait aux pharmacies en hôpitaux.
« Le réseau de distribution OCP au service des patients dans les Pharmacies à usage intérieur »
« OCP Hôpital bénéficie aujourd’hui de la logistique de pointe de la plateforme de synchronisation des stocks, qui réapprovisionne quotidiennement notre réseau d’établissements pharmaceutiques », indique Tasmine Karimjee, directrice de la division Hôpital chez OCP. « C’est un modèle de lean management à 360°, disponibilité produits/optimisation des coûts opérationnels/ réduction de l’empreinte carbone ! », ajoute-t-elle.
Grâce à ce modèle de haute technologie, la disponibilité des produits sous tension augmente de 7 à 8 %, les délais de réapprovisionnement sont réduits et OCP contribue fortement à la RSE avec ses partenaires laboratoires industriels : -35% d’émissions de gaz à effets de serre sur le transport amont laboratoire-établissement, grâce à PCS.
Dans un contexte de réflexion sur les enjeux de la logistique hospitalière, OCP Hôpital met ainsi au service des patients un modèle qui répond conjointement avec ses partenaires industriels aux besoins des marchés publics hospitaliers.
« Nous apportons notre savoir-faire et notre excellence opérationnelle en tant qu’acteur de santé de proximité pour les groupements hospitaliers territoriaux », conclue Tasmine Karimjee.